réseau
francophone
MNDER
Mondialisation, Energie, Environnement
Introduction
La mondialisation des activités, la globalisation
des marchés sont des réalités aujourd'hui admises par beaucoup.
Les effets bénéfiques qui en sont attendus leur semblent une évidence,
d'autant qu‘ils trouvent dans les arguments des théoriciens de l'économie
libérale des justifications difficilement contestables. Le marché
ne constitue-t-il pas le mode le plus efficient d'allocation des ressources
? Les erreurs et effets pervers liés aux expériences passées
de "planification centralisée" ont contribué à imposer
à l’opinion cette thèse. Le bastion traditionnel de l'intervention
publique (les industries de réseau en charge de missions de service public)
n'échappe pas aujourd'hui aux recommandations du libéralisme triomphant,
dans les pays industrialisés du Nord comme dans les politiques d’ajustement
et d’aide au développement.
Un peu partout dans le monde (en Europe, en Amérique du Nord mais aussi
en Amérique Latine, en Afrique et en Asie) l'objectif est, dans le secteur
de l'énergie comme ailleurs, d'ouvrir les réseaux à la concurrence,
de procéder à la séparation des activités de production,
transport et distribution, et de privatiser ce qui est encore public et rentable.
Cette tendance n'est peut-être pas irréversible car déjà
certains font observer que, loin d'atténuer les disparités,
ce processus de libéralisation est générateur d'inégalités
croissantes.
Et, parmi les théoriciens de l’économie, de plus en plus de voix
se font entendre pour alerter les décideurs sur les dangers que peuvent,
à terme, représenter les mégafusions industrielles et financières
qui, un peu partout dans le monde, caractérisent les secteurs ouverts à
la concurrence, en particulier ceux de l'électricité, du gaz, du
pétrole et de l'eau.
Quelle sera demain la marge de manoeuvre de pays en développement - dont
le PIB est parfois inférieur au chiffre d'affaires de certaines multinationales
- pour conduire des politiques d’appui au développement durable, compatibles
avec les critères globaux de limitation de la pollution atmosphérique
et dont l’objectif premier serait d’assurer au plus grand nombre la fourniture
de services publics de base, condition de leur développement ? Cet examne
mérite d’être conduit dans tous les domaines des « fondamentaux
» du développement (énergie, eau, transport, etc) désormais
ouverts au jeu du marché. Rappelons que parmi les 60 "premières
puissances mondiales", 40 sont des États mais 20 sont des compagnies privées....